Un air d’aria qui souffle dans les bronches.

mardi 3 janvier 2006 par Dr Philippe Carré2982 visites

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Un air d’aria qui souffle dans les bronches.

Un air d’aria qui souffle dans les bronches.

mardi 3 janvier 2006, par Dr Philippe Carré

La classification internationale de la rhinite allergique (ARIA) souligne les liens étroits entre les symptômes nasaux et bronchiques, qui sont fréquemment associés. Cette étude a évalué les altérations de la réactivité bronchique chez 121 patients ayant une rhinite allergique isolée, au cours de la saison pollinique.

Altération précoce des débits bronchiques chez des patients avec rhinite allergique persistante et hyperréactivité bronchique. : Giorgio Ciprandia, , , Ignazio Cirillob, Andrea Vizzaccarob, Margherita Monardob and Maria Angela Toscac

aHead-Neck Dpt., San Martino Hospital, Genoa, Italy
bMedicine Dpt., Navy Hospital, La Spezia, Italy
cIstituto Giannina Gaslini, Genoa, Italy

dans Respiratory Medicine
Volume 99, Issue 12 , December 2005, Pages 1606-1612

 Contexte

  • Le document sur la rhinite allergique (RA) et son impact sur l’asthme (classification ARIA) souligne le lien entre les voies aériennes supérieures et inférieures.
  • Les patients ayant une rhinite allergique (jusqu’à 80% d’entre eux) ont aussi une hyperréactivité bronchique (HRB).

 Objectif

  • Evaluer un groupe de sujets avec une RA persistante et une HRB, mais avec uniquement des symptômes nasaux, de façon à analyser le type et l’intensité des symptômes nasaux, des débits nasaux et bronchiques et du degré d’ HRB pendant la saison pollinique.

 Méthodes

  • 121 patients polysensibilisés avec une rhinite ont été investigués.
  • Les scores totaux de symptômes (STS) ont été étudiés chez tous les patients
  • Une rhinomanométrie, une spirométrie et un test de provocation bronchique à la métacholine ont été effectués chez tous les patients.

 Résultats

  • 65 patients (53.7%) avaient des valeurs de débit médian altérées entre 25 et 75% de la CV (DEM 25-75)
  • Les STS étaient corrélés avec les débits nasaux (p<0.001) et le niveau d’HRB (p<0.001)
  • Les débits nasaux étaient corrélés avec les valeurs de DEM 25-75 (p<0.05) et d’HRB (p<0.001)
  • Les valeurs de DEM 25-75 étaient corrélées au niveau de VEMS (p<0.003) et d’HRB (p<0.001), ainsi qu’aux symptômes d’obstruction nasale (p<0.05)
  • L’HRB sévère était corrélée au VEMS (p<0.05) et au DEM 25-75 (p<0.03), à l’obstruction nasale (p<0.05) et aux symptômes nasaux (p<0.001).

 Conclusions

  • Cette étude confirme à l’évidence que l’altération précoce de la fonction bronchique est fréquemment détectable chez les patients avec une rhinite allergique persistante et une HRB.
  • De plus, la fonction nasale est strictement corrélée au calibre bronchique et au degré d’HRB.
  • Ainsi, une évaluation précise des voies aériennes inférieures devrait être effectuée chez tous les patients avec une rhinite, comme cela est suggéré dans le document ARIA.

Dans un groupe de 121 patients ayant une rhinite allergique isolée, associée à une HRB non symptomatique, les auteurs ont analysé les scores de symptômes, ainsi que le résultat d’une rhinomanométrie, d’une spirométrie et d’un test de provocation bronchique, de façon à corréler les résultats.

Ils ont mis en évidence que la moitié des patients avaient une obstruction bronchique distale.

Par ailleurs, l’HRB était corrélée aux valeurs des débits bronchiques et nasaux, aux symptômes d’obstruction nasale et aux scores totaux de symptômes.

Cette étude confirme la grande fréquence de l’HRB dans la rhinite allergique, et que cette HRB est associée à une altération précoce des débits bronchiques, même si les patients restent asymptomatiques au plan respiratoire.

De plus, l’atteinte nasale est corrélée au niveau d’atteinte bronchique et au degré d’HRB.

Ces données confirment donc de manière claire les liens fréquents qui relient la rhinite allergique aux modifications de la bronchomotricité, et qui ont justifié les recommandations ARIA.

De la même façon que la recherche d’une rhinite est systématique dans la prise en charge d’un asthmatique, tous les patients avec une rhinite allergique (au moins sévère) devraient avoir une évaluation précise de la fonction des voies aériennes inférieures, c’est à dire une exploration fonctionnelle respiratoire standardisée, qui seule peut détecter l’atteinte des débits expiratoires distaux. C’est loin d’être toujours le cas actuellement.

Le dépistage d’une atteinte bronchique chez ces patients aurait des incidences en terme de prévention, voire en terme de prise en charge thérapeutique et de surveillance évolutive.

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