Une étude glissante sur l’huile de poisson…

mardi 13 novembre 2012 par Dr Geneviève DEMONET1884 visites

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Une étude glissante sur l’huile de poisson…

Une étude glissante sur l’huile de poisson…

mardi 13 novembre 2012, par Dr Geneviève DEMONET

La supplémentation post-natale en huile de poisson chez les nourrissons à haut risque pour prévenir l’allergie : un essai randomisé contrôlé : D’Vaz N, Meldrum SJ, Dunstan JA, Martino D, McCarthy S, Metcalfe J, Tulic MK, Mori TA, Prescott SL.

Correspondence to Prof Susan Prescott, School of Paediatrics and Child Health Research (SPACH), Princess Margaret Hospital, University of Western Australia

dans Pediatrics. 2012 Oct ;130(4):674-82. doi : 10.1542/peds.2011-3104. Epub 2012 Sep 3.

 Contexte et objectifs :

  • Dans les pays occidentaux, le déficit relatif en acides gras oméga 3 polyinsaturés (AGPI n-3) dans le régime alimentaire a été impliqué dans l’augmentation de la prévalence de l’allergie.
  • La supplémentation en huile de poisson pourrait constituer une stratégie interventionniste pour la prévention primaire de l’allergie.
  • L’objectif de cette étude était de vérifier l’effet de la supplémentation en huile de poisson riche en AGPI n-3 de la naissance à l’âge de 6 mois sur la maladie allergique chez le nourrisson.

 Méthodes :

  • Dans une étude contrôlée randomisée en double aveugle, 420 nourrissons à haut risque d’allergie ont reçu un supplément quotidien d’huile de poisson contenant 280 mg d’acide docosahéxaénoïque et 110 mg d’acide eicosapentaénoïque ou bien de l’huile d’olive, depuis la naissance jusqu’à l’âge de 6 mois.
  • Les taux d’AGPI ont été mesurés dans les érythrocytes et le plasma des nourrissons âgés de 6 mois et dans le lait de leur mère.
  • La survenue d’un eczéma, d’une allergie alimentaire, d’un asthme et d’une sensibilisation a été vérifiée chez 323 nourrissons pour lesquels le suivi clinique était complet à l’âge de 12 mois.

 Résultats :

  • A l’âge de 6 mois, les taux d’acide docosahéxaénoïque et d’acide eicosapentaénoïque étaient significativement plus élevés (P < 0,05 pour les 2) et les taux d’acide arachidonique érythrocytaire étaient plus bas (P = 0,003) dans le groupe huile de poisson.
  • Quoique les taux d’AGPI n-3 à 6 mois étaient associés à un risque plus faible d’eczéma (P = 0,033) et de sifflement récurrent (P = 0,027), l’association avec l’eczéma n’était pas significative après comparaisons multiple et aucun effet per se n’a été mis en évidence sur les critères primaires de l’étude.
  • De façon spécifique, des comparaisons entre les groupes n’ont révélé aucune différence dans la survenue de critères d’allergie, sensibilisation, eczéma, asthme ou allergie alimentaires inclus.

 Conclusions :

  • La supplémentation post-natale en huile de poisson a amélioré le statut en n-3 des nourrissons mais n’a pas prévenu la maladie allergique.

Le rôle du régime alimentaire et particulièrement des acides gras oméga-3 dans l’allergie fait l’objet d’un débat.

Une nouvelle étude en double aveugle et contre placebo a été menée chez le nourrisson à haut risque allergique. Elle a comparé l’effet de l’huile de poisson à celui de l’huile d’olive administrées toutes deux quotidiennement chez les nourrissons de la naissance à l’âge de 6 mois.

Malgré une augmentation significative des taux d’AGPI-3 chez les enfants ayant pris de l’huile de poisson, il n’a pas été démontré de différence de survenue de sensibilisation, d’eczéma, d’asthme ou d’allergie alimentaire dans les différents groupes.

On peut se demander cependant si l’huile d’olive peut réellement être considérée comme un placebo et par ailleurs si la supplémentation n’aurait pas été plus efficace pendant la grossesse…

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