Comment dormez-vous ?

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Comment dormez-vous ?

Comment dormez-vous ?

jeudi 13 décembre 2012, par Dr Geneviève DEMONET

Les symptômes d’asthme et de congestion nasale comme facteurs de risque indépendants d’insomnie dans une population générale : résultats de l’étude GA2LEN : Sundbom F, Lindberg E, Bjerg A, Forsberg B, Franklin K, Gunnbjörnsdottir M, Middelveld R, Torén K, Janson C

Asthma symptoms and nasal congestion as independent risk factors for insomnia in a general population. Results from the GA2LEN survey.

dans Allergy 2012 ; DOI : 10.1111/all.12079.

 Contexte :

  • L’asthme et la rhinite ont été associés à l’insomnie.
  • Le but de cette étude était d’analyser plus avant l’association entre asthme, symptômes nasaux et insomnie et d’identifier des facteurs de risque de perturbation du sommeil parmi les patients ayant un asthme parmi les données obtenues dans une vaste population.

 Méthodes :

  • En 2008, un questionnaire a été envoyé par la poste à un échantillon choisi au hasard de 45 000 adultes dans quatre villes suédoises.
  • Le questionnaire comprenait des questions sur l’insomnie, l’asthme, la rhinite, le poids, la taille, la consommation de tabac et l’activité physique.

 Résultats :

  • Vingt-cinq mille six cent dix sujets ont participé.
  • L’asthme a été reconnu par la prise d’un traitement anti-asthmatique ou par la survenue d’au moins une crise d’asthme dans les 12 derniers mois ; 1830 sujets (7,15%) ont été reconnus comme asthmatiques.
  • La prévalence des symptômes d’insomnie était significativement plus élevée parmi les asthmatiques que parmi les non asthmatiques (47,3% vs 37,2%, <0,0001).
  • Dans le sous-groupe présentant à la fois un asthme et une congestion nasale, 55,8% avaient des symptômes d’insomnie comparativement à 35,3% parmi les sujets n’ayant ni asthme ni congestion nasale.
  • Le risque d’insomnie augmentait avec la sévérité de l’asthme et l’OR ajusté pour l’insomnie était de 2,65 pour les asthmatiques ayant trois symptômes comparativement aux asthmatiques sans symptômes.
  • La congestion nasale (OR 1,50), l’obésité (OR 1,54) et le tabagisme (OR 1,71) augmentaient également le risque d’insomnie.

 Conclusion :

  • L’insomnie reste un problème fréquent parmi les asthmatiques.
  • L’asthme incontrôlé et la congestion nasale sont d’importants facteurs de risque d’insomnie que l’on peut traiter.
  • Les facteurs de mode de vie, tels que le tabagisme et l’obésité, sont aussi des facteurs de risque d’insomnie chez les asthmatiques.

L’insomnie est fréquente dans la population générale. Elle a une répercussion non négligeable sur la qualité de vie des patients.

Une étude menée en Suède confirme le retentissement significatif d’un asthme ou d’une obstruction nasale sur le sommeil.

L’enquête a été menée par l’intermédiaire de questionnaires envoyés par la poste à 45 000 personnes âgées de 16 à 75 ans vivant dans 4 villes suédoises (Uppsala, Stockholm, Umeǻ et Gothenburg).

L’enquête comportait des questions sur l’asthme, la rhinite, la bronchite chronique, l’eczéma, les facteurs environnementaux et l’exposition professionnelle.

Après 3 relances, 25610 personnes ont répondu au questionnaire.

On a considéré l’existence d’un asthme lorsque le patient rapportait la survenue d’au moins une crise d’asthme dans l’année écoulée ou la prise d’un traitement anti-asthmatique. Le nombre de symptômes asthmatiques a servi de marqueur de la sévérité de la maladie.

Les troubles du sommeil ont été différenciés en difficulté d’endormissement, réveils nocturnes répétés et réveil matinal précoce.

Sur les 25 610 personnes étudiées, 1830 (soit 7,15%) étaient asthmatiques.

Les asthmatiques étaient plus souvent des femmes, avaient un IMC plus élevé, et une prévalence légèrement plus élevée d’hypertension et de diabète que les personnes non asthmatiques.

L’existence d’une rhinite et d’une congestion nasale était plus fréquente chez les asthmatiques que chez les non-asthmatiques.

Des troubles du sommeil ont été signalés par 47,3% des asthmatiques et 37,2% des non-asthmatiques.

Les réveils nocturnes répétés constituaient le symptôme le plus fréquemment rapporté chez tous les sujets, soit 34,3% et 27,5/% respectivement.

Cependant, la plus grande différence entre asthmatiques et non-asthmatique a été constatée pour les difficultés d’endormissement : 22,1% chez les asthmatiques et 13,1% chez les non asthmatiques.

Les asthmatiques utilisaient plus de traitement pour l’insomnie que les non asthmatiques.

L’insomnie chez les asthmatiques était par ailleurs augmentée avec la sévérité de la maladie.

La congestion nasale, plus fréquente en cas d’asthme, était aussi liée à l’insomnie de façon indépendante.

D’autres facteurs de risque ont également été mis en évidence : obésité et tabagisme.

Le traitement de l’asthme n’a pas pu être pris en compte dans cette étude.
L’absence de réponse d’un grand nombre de personnes peut constituer un biais et surestimer la prévalence de l’insomnie. Asthme et BPCO n’ont par ailleurs peut-être pas toujours été différenciés par le questionnaire.

Pour finir, les troubles du sommeil n’ont pu être mesurés de façon objective.
Il n’en reste pas moins que le sommeil de nos patients asthmatiques doit être considéré et que le contrôle de l’asthme et de l’obstruction nasale pourrait permettre des nuits paisibles…

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