Prédire l’évolution de l’urticaire chronique idiopathique réfractaire : tout un art !

mardi 5 mars 2013 par Dr Alain Thillay2238 visites

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Prédire l’évolution de l’urticaire chronique idiopathique réfractaire : tout un art !

Prédire l’évolution de l’urticaire chronique idiopathique réfractaire : tout un art !

mardi 5 mars 2013, par Dr Alain Thillay

Pronostic de l’urticaire chronique idiopathique chez 117 patients non contrôlés par une dose standard d’antihistaminique. : Hiragun M, Hiragun T, Mihara S, Akita T, Tanaka J, Hide M. 

Prognosis of chronic spontaneous urticaria in 117 patients not controlled by a standard dose of antihistamine.

dans Allergy 2013 ; 68 : 229–235.

 Contexte :

  • L’urticaire chronique idiopathique (UCI) est une affection cutanée courante, mais son évolution clinique est, en grande partie variable, probablement en raison de l’hétérogénéité du contexte clinique des patients et de la pathogenèse de cette maladie.

 Méthodes :

  • Pour mettre en évidence le pronostic des UCI réfractaires, nous avons étudié rétrospectivement les patients qui ont souffert d’urticaire idiopathique pendant six semaines ou plus lors de leur première visite dans notre service de consultation externe et qui étaient insuffisamment contrôlés par une dose standard d’antihistaminique, et revus de 2003 à 2009.

 Résultats :

  • Parmi les 223 patients ayant souffert d’UCI, 117 patients répondaient aux critères mentionnés ci-dessus.
  • La durée moyenne de la maladie à la première visite et la durée moyenne de suivi à l’hôpital étaient de 27,4 ± 4,2 mois et 18,7 ± 1,9 mois, respectivement.
  • En utilisant des méthodes de Kaplan-Meier, les taux estimés d’amélioration à 12 mois, 24 mois et 60 mois étaient de 36,6%, 51,2% et 66,1%, respectivement.
  • Le taux global d’amélioration des cas chez l’enfant (<19 ans) était significativement plus élevé que celui des cas d’adultes (P = 0,007, test du Logrank).
  • Par ailleurs, le taux d’amélioration des patients atteints de la maladie de courte durée (<1 an à la première visite) était significativement (P = 0,003, test du Logrank) supérieur à celui des patients atteints de la maladie de longue durée (un an ou plus).

 Conclusion :

  • Nos données indiquent que l’état des patients atteints d’urticaire chronique idiopathique peut être progressivement amélioré même dans les cas difficiles.
  • Les informations concernant l’évolution clinique et les facteurs pronostiques de l’urticaire chronique idiopathique de cette étude peuvent aider les médecins à prédire le pronostic aux patients et à veiller à l’observance thérapeutique des patients.

L’allergologue est souvent confronté à une pathologie cutanée très rarement allergique dénommée urticaire chronique idiopathique.

Cette étude, émanant de chercheurs de l’Université d’Hiroshima (Japon), ne cherche pas à déterminer les étiologies diverses et variées de cette pathologie mais à évaluer son pronostic. Il est vrai que le patient, à l’annonce de ce diagnostic, s’inquiète, à juste titre, de la durée possible de l’affaire.

D’autant plus, comme c’est le cas ici, lorsqu’il s’agit d’une urticaire chronique idiopathique réfractaire à la posologie habituelle d’un antihistaminique.

Cette étude rétrospective a permis de recruter 117 patients sur des critères précis, urticaire évolutive depuis 6 semaines ou plus lors de la première consultation et urticaire réfractaire non solutionnée par la prescription d’un antihistaminique à la posologie habituelle.

Et, bien sûr, patients revus ultérieurement entre 2003 et 2009 pour juger du temps d’évolution avant résolution.

Sans revenir sur les résultats de façon détaillée, retenons la durée moyenne antérieure constatée lors de la première consultation, 27,4 mois, et la durée moyenne durant le suivi, 18,7 mois.

Retenons aussi, le taux estimé d’amélioration au cours du suivi, passant de 36,6% à 12 mois pour être à 66,1% à 60 mois.

Ainsi, nous sommes d’accord avec les auteurs pour constater que l’urticaire chronique idiopathique s’améliore avec le temps et que plus le temps passe plus les chances de résolution augmentent.

Effectivement, nous sommes aussi complètement d’accord avec eux pour avancer que ces résultats permettent à l’allergologue de « prédire » la durée de l’urticaire chronique idiopathique.

Il ne faut donc pas hésiter à annoncer au patient que l’évolution sera longue et qu’il faudra qu’il prenne très régulièrement le traitement prescrit.

Bien des patients ne veulent pas admettre la chronicité de ce type de pathologie et veulent à toute fin suspendre la prise de l’antihistaminique avec, à chaque fois, la déception de se voir rechuter.

L’allergologue aura donc vocation didactique auprès de son patient en lui rappelant que la maladie n’est pas dangereuse mais gênante et chronique.

Le même message est à faire passer aux médecins généralistes qui, d’en nombre de cas, vivent l’urticaire chronique idiopathique dans un sentiment d’anxiété qu’ils communiquent parfaitement bien à leurs patients.

Une étude donc très intéressante pour la pratique courante.

Vos commentaires

  • Le 16 octobre 2017 à 10:03, par marie chahwan En réponse à : Prédire l’évolution de l’urticaire chronique idiopathique réfractaire : tout un art !

    bonjour,
    est ce que c’est normal que l’urticaire chronique ideopatique dure plus que 12 ans ??/ j’ai l’oeudeme de quincke est ce que ca peut influencer sur mon urticaire ?
    ou bien ce n’est pas vraiment ca, dernierement j’ai fait une biopsie et le resultat : rien
    j ai pris tout genre d’antihistamine ,et je prends l’attarax ca fait des annees , je ne sais plus combien , j’oublie beaucoup ces temps ci ,

    je n’en peux plus ,
    Marie

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