Petit éternueur deviendra grand asthmatique.

vendredi 6 décembre 2013 par Dr Céline Palussière1386 visites

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Petit éternueur deviendra grand asthmatique.

Petit éternueur deviendra grand asthmatique.

vendredi 6 décembre 2013, par Dr Céline Palussière

Rhinite allergique aux pollens chez 1360 enfants italiens : comorbidités et déterminants de sévérité. : Dondi A, Tripodi S, Panetta V, Asero R, Businco ADR, Bianchi A, Carlucci A, Ricci G, Bellini F, Maiello N, Miraglia del Giudice M, Frediani T, Sodano S, Dello Iacono I, Macrì F, Massaccesi V, Caffarelli C, Rinaldi L, Patria MF, Varin E, Peroni D, Chinellato I, Chini L, Moschese V, Lucarelli S, Bernardini R, Pingitore G, Pelosi U, Tosca M, Paravati F, La Grutta S, Meglio P, Calvani M, Plebani M, Matricardi PM. Pollen-induced allergic rhinitis in 1360 Italian children : Comorbidities and determinants of severity.

dans Pediatr Allergy Immunol 2013 : 00.

 Contexte :

  • La rhinoconjonctivite allergique aux pollens (RA) a une forte prévalence et un potentiel d’évolution rapide au cours de l’enfance.
  • Les médecins généralistes ne sont pas toujours alertés sur la nature et la sévérité des symptômes présentés par leurs patients, et peuvent parfois sous-estimer la prévalence de la pathologie modérée à sévère.
  • L’intérêt d’un diagnostic et d’une intervention thérapeutique précoce mérite ainsi d’être souligné.

 Objectifs :

  • Ils étaient d’étudier la sévérité de RA aux pollens et ses déterminants chez des enfants italiens adressés aux allergologues, et qui n’avaient jamais reçu d’immunothérapie spécifique. (ITS)

 Méthodes :

  • Des enfants (âgés de 4 à 18 ans) souffrant de RA aux pollens n’ayant jamais suivi d’ITS ont été recrutés entre mai 2009 et juin 2011 dans 16 cliniques pédiatriques dans 14 villes italiennes.
  • Les parents des enfants recrutés ont répondu à des questionnaires standardisés sur les pathologies atopiques ( ISAAC International Study of Allergy and Asthma in Childhood, ARIA Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma, GINA Global Initiative for Asthma ).
  • Les enfants ont subi des tests cutanés par prick-tests avec plusieurs allergènes aériens et six allergènes alimentaires.
  • Des informations sur les facteurs socio-démographiques, les antécédents familiaux de pathologies allergiques, l’éducation, les facteurs périnataux, l’allaitement maternel, la nutrition et l’exposition environnementale dans la petite enfance étaient collectées par le biais d’une plateforme informatique partagée par tous les centres de travail clinique (AllergyCARD).

 Résultats :

  • Sur les 1360 patients recrutés (68% de garçons, âge 10,5 +/-3,4 ans), 695 (51%) avaient une rhinite allergique modérée à sévère, 533 (39%) un asthme, et 325 (23,9%) un syndrome oral allergique (SOA).
  • La survenue de la RA aux pollens était rapportée en moyenne à 5,3 +/-2,8 ans, et sa durée moyenne depuis la survenue était de 5,2 +/-3,3 ans.
  • Seulement 6,2% des patients étaient monosensibilisés à un pollen, et 84,9% étaient sensibilisés à plus de 3 pollens.
  • Une durée supérieure de RA était significativement associée à des symptômes modérés à sévères (p 0,004), à des comorbidités asthmatiques (p 0,030) et à un SOA (p<0,001).

 Conclusion :

  • Cette étude nationale permet d’attirer l’attention sur la sévérité de la RA aux pollens chez les enfants italiens n’ayant jamais été traités par ITS.
  • La forte association entre la durée de RA aux pollens et plusieurs marqueurs de sévérité de la maladie nécessite un approfondissement par le biais d’études longitudinales, ce qui permettrait de suggérer que les initiatives des pays pour un diagnostic et une prise en charge précoces devraient être organisées.

Le lien entre la rhinite allergique et les comorbidités de type asthmatique et alimentaires sont bien connues désormais. Cette étude se penche plus précisément sur la rhinite allergique aux pollens chez les enfants : sa sévérité, la durée d’évolution, le profil de sensibilisation allergique et les comorbidités.

L’étude a été menée sur plus de 1300 enfants italiens, de 10 ans d’âge en moyenne, et analyse les retours de questionnaires standardisés remplis par les parents. Deux tiers de garçons (étrange...), la moitié présentant des symptômes de rhinite allergique modérés à sévère lors de la saison pollinique.

La rhinite évoluait en moyenne depuis 5 ans avant la prise en charge. Près de 40% présentaient concomitamment un asthme. Une grande majorité (86%) présentait des réactivités à plusieurs pollens en tests cutanés.

Plus la rhinite était ancienne, plus le degré de sévérité était important, et plus le risque de développer aussi un asthme augmentait (même si l’association statistique entre asthme et durée d’évolution de la rhinite reste faible).

Cette étude observationnelle, basée sur des auto-questionnaires, permet donc de brosser un tableau rapide de la rhinite allergique aux pollens chez ces enfants italiens. Il n’y a pas de suivi dans le temps, les questions relatives à la durée d’évolution, basée sur les souvenirs des parents, sont certainement assez approximatives.

Même si la méthodologie statistique ne permet pas de tirer trop de conclusions, l’article permet toutefois de mettre en évidence le retard au diagnostic et à la prise en charge dans la rhinite allergique des enfants.

Les auteurs souhaitent visiblement en tirer des arguments pour alerter les médecins généralistes qui adresseraient trop peu et trop tard ces enfants allergiques chez les spécialistes. Et on ne peut qu’abonder, lorsque l’on connaît le retentissement de ces pollinoses et le soulagement que peut apporter un traitement ciblé et adapté.

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