Syndromes hyper-IgE chez les enfants STAT3 ou DOCK8 : vite, il y a de la gène … !

jeudi 10 décembre 2015 par Dr Philippe Carré2221 visites

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Syndromes hyper-IgE chez les enfants STAT3 ou DOCK8 : vite, il y a de la gène … !

Syndromes hyper-IgE chez les enfants STAT3 ou DOCK8 : vite, il y a de la gène … !

jeudi 10 décembre 2015, par Dr Philippe Carré

Eléments clé pour accélérer le diagnostic des syndromes hyper-IgE chez les nourrissons et les jeunes enfants. : Beate Hagl1, Valerie Heinz1,†, Anne Schlesinger1,2,†, Benedikt D Spielberger1, Julie Sawalle-Belohradsky1, Monika Senn-Rauh1, Thomas Magg1, Annette C Boos1,2, Manfred Hönig3, Klaus Schwarz4, Gregor Dückers5, Horst von Bernuth6, Pache Christoph7, Cäcilia Karitnig-Weiss8, Bernd H Belohradsky1, Frank Josef9, Tim Niehues5, Volker Wahn6, Michael H Albert1, Andreas Wollenberg2, Annette F Jansson1 andEllen D Renner1,*
DOI : 10.1111/pai.12512

dans Vol. 26 Issue 7
Pediatric Allergy and Immunology

 Contexte :

  • Les syndromes hyper-IgE (SHI) sont des anomalies de déficiences immunitaires primaires caractérisées par un taux d’IgE sériques élevé, un eczéma et des infections récidivantes
  • Malgré la disponibilité de diagnostics moléculaires de confirmation de plusieurs entités différentes de SHI, la distinction entre des SHI particuliers et des formes sévères de dermatite atopique reste un problème
  • Les deux formes les plus communes de SHI sont liées à des mutations des gènes STAT3 et DOCK8.

 Méthodes :

  • Les auteurs ont étudié le phénotype clinique et immunologique de patients ayant un SHI DOCK8 et STAT3, incluant l’activation cellulaire, la prolifération, et la synthèse de cytokines après stimulation.

 Résultats :

  • L’existence de systèmes de scores des SHI est utile pour identifier les patients avec un SHI
    *Cependant, ces scores peuvent être pris en défaut chez les nourrissons et les jeunes enfants en raison du manque de symptômes cliniques lié à leur âge
  • De plus, les observations au long cours montrent une variation frappante des résultats biologiques au cours du temps chez le même individu
  • La diminution des comptes de cellules mémoire B, associée à une faible production d’anticorps spécifiques, sont les éléments les plus cohérents contribuant à la grande susceptibilité aux infections bactériennes et fungiques
  • Dans les SHI DOCK8, une lymphopénie cellulaire T et une faible sécrétion d’INFgamma après stimulation étaient courantes, favorisant les infections virales
  • Contrastant avec les SHI STAT3, les patients avec un SHI DOCK8 avaient une inflammation plus sévère en ce qui concernait les manifestations allergiques, une augmentation des marqueurs d’activation (HLA-DR, CD69, CD86, CD154), et une augmentation significative des cytokines inflammatoires (IL1beta, IL4, IL6, INFgamma).

 Conclusion :

  • Différencier les SHI d’autres maladies comme la dermatite atopique de façon précoce est essentiel pour les patients car les modalités thérapeutiques sont différentes
  • Pour accélérer les procédures diagnostiques, les auteurs proposent ici un cadre diagnostique.

La présence d’un eczéma, d’IgE élevées et d’une hyperéosinophilie sont la marque de la dermatite atopique, du syndrome IPEX, du syndrome de Loeys-Dietz et d’immunodéficiences combinées telles que le syndrome hyper-IgE (SHI), le syndrome de Wiskott-Aldrich…

Les deux gènes STAT3 et DOCK8 permettent la différenciation des SHI des formes sévères de dermatite atopique. Pour faciliter le diagnostic précoce des SHI, les auteurs ont évalué les éléments clé cliniques et immunologiques (cellules B et T, anticorps spécifiques, interféron gamma, marqueurs d’activation, cytokines inflammatoires) des SHI avec STAT3 et DOCK8 pour développer un arbre diagnostique

Les résultats soulignent la complexité et la sévérité des SHI, et donc la nécessité d’un diagnostic précoce ; les systèmes de scores sont utiles pour identifier les patients avec un SHI et sont recommandés chez les patients suspects de SHI ; cependant ces scores ne donnent pas une certitude diagnostique absolue, particulièrement chez les nourrissons et les jeunes enfants où les symptômes peuvent être méconnus ou non reconnus.

Les auteurs recommandent dans cet article un arbre diagnostique, et recommandent de référer les patients à un centre spécialisé si, en plus de l’eczéma, des infections récidivantes et d’IgE élevées, il y a au moins un des symptômes suivants : récurrence des infections ou absence de guérison malgré le traitement, retard de croissance, allergies alimentaires sévères, anomalies neurologiques centrales ou squelettiques, histoire familiale ou décès inexpliqué chez un proche, anomalie du taux des Ig.

Le centre spécialisé exclura les diagnostics différentiels, mettra en place les diagnostics moléculaires, et débutera rapidement un traitement approprié, évitant des diagnostics tardifs et une prise en charge retardée de ces jeunes enfants. L’arbre diagnostique décrit dans cet article permet ainsi d’accélérer le diagnostic.

Vos commentaires

  • Le 8 décembre 2016 à 11:13, par vogt laura En réponse à : Syndromes hyper-IgE chez les enfants STAT3 ou DOCK8 : vite, il y a de la gène … !

    on vient de nous annonce chez ma petite fille , une maladie : stat 3, tous les document sur internet pouvez vous m’en dire plus, ne me renseigne pas sur l’evolution , ni le traitement, je doit vous signaler qu’elle est diabetique insulino dependant sous pompe elle à dix , ans
    merci pour votre réponse !!
    cordialement laura vogt .

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