Comment revisiter la lecture des prick tests ou comment se compliquer le quotidien……

vendredi 25 mars 2016 par Dr Cécilia Nocent1541 visites

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Comment revisiter la lecture des prick tests ou comment se compliquer le quotidien……

Comment revisiter la lecture des prick tests ou comment se compliquer le quotidien……

vendredi 25 mars 2016, par Dr Cécilia Nocent

Mesure et interprétation des résultats des prick tests. :
J. P. M. van der ValkEmail author, R. Gerth van Wijk, E. Hoorn, L. Groenendijk, I. M. Groenendijk and N. W. de Jong

dans Clinical and Translational Allergy20166:8
DOI : 10.1186/s13601-016-0092-0

 Contexte :

  • Il existe plusieurs méthodes pour lire les prick tests lorsque l’on teste des allergies de type I.
  • Une méthode très communément utilisée consiste à mesurer le diamètre moyen de la réaction.
  • Une méthode plus précise consiste à scanner la zone de test pour calculer l’aire réelle de la réaction.
  • Dans ces deux méthodes, les résultats des prick tests peuvent être corrigés par la taille de la réactivité cutanée à l’histamine en divisant le résultat obtenu par la taille de la réaction contrôle à l’histamine.
  • Les objectifs de cette étude sont de comparer les différentes techniques pour quantifier les résultats des prick tests, de déterminer une valeur seuil de positivité d’un prick test par rapport à la réponse à l’histamine (HEP) et d’étudier la valeur prédictive d’un challenge de réintroduction alimentaire en double aveugle contre placebo (DBPCFC) à la noix de cajou selon les différentes méthodes.

 Méthodes :

  • Les données de 172 enfants ayant une sensibilisation à la noix de cajou ont été utilisées pour l’analyse. Tous les enfants ont eu un DBPCFC à la noix de cajou.
  • Pour chaque patient, le diamètre moyen était enregistré et la zone de réactivité était scannée. De plus, les mêmes données de réaction à l’histamine étaient collectées pour chaque patient.
  • L’exactitude de la prévision du résultat du DBPCFC était prédite selon 4 méthodes (diamètre moyen, aire, diamètre / HEP et aire / HEP) et comparée grâce à une courbe ROC.

 Résultats :

  • Caractériser la réponse à un allergène par mesure du diamètre moyen est moins fiable que par une méthode de scanner.
  • Un diamètre moyen de 3 mm est généralement considéré comme un test positif et on calcule une valeur seuil de 0.4 pour le rapport aire / HEP.
  • Les quatre méthodes permettent d’obtenir une aire sous la courbe (AUC) à 0.84, 0.85, 0.83 et 0.83 respectivement. Elles montrent donc une efficacité comparable pour prédire la réponse à la réintroduction à la noix de cajou lors d’un DBPCFC.

Conclusions :

  • La méthode de l’aire scannée est théoriquement plus précise que la mesure du diamètre moyen et est recommandée dans la recherche académique.
  • Une aire / HEP à 0.4 est considérée comme un seuil de positivité pour des prick tests.
  • Cependant en pratique clinique, la mesure du diamètre moyen est plus facile et pratique et donne les mêmes résultats dans la prévision d’une réponse à un DBPCFC.

Cette étude néerlandaise, publiée dans Clinical and Translational Allergy s’intéresse aux différentes méthodes d’interprétation des résultats des prick tests que nous faisons tous les jours.

Les auteurs se sont intéressés aux différentes mesures (diamètre moyen aire de la réaction, le tout pouvant être corrélé à la réaction à l’histamine) et ont regardé si les résultats à ces différentes mesures permettaient d’avoir une réponse prédictive différente pour des tests de réintroduction alimentaire en double aveugle contre placebo.

Ils ont réalisé leur étude sur 172 enfants ayant une réactivité à la noix de cajou. Ils ont défini des valeurs seuil de positivité et ont constaté que les mesures d’aire étaient plus fiables que la mesure du diamètre moyen. Mais lorsqu’ils ont regardé si les différences donnaient des résultats différents dans la prédiction aux tests de réintroduction, ils ont constatés que les résultats étaient similaires.

Les auteurs concluent donc qu’il existe une supériorité de la mesure de l’aire et recommandent cette technique dans les études. Mais dans la vraie vie, la différence de sensibilité n’étant pas cliniquement pertinente, ils reconnaissent que la mesure du diamètre moyen est une technique facile à faire et fiable.

Cet article nous démontre donc scientifiquement que ce que nous faisons en pratique est fiable…. Nous sommes donc dans l’evidence based medecine !!!! Heureusement que de telles études existent !!!!

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