Augmentation de la sensibilisation aux pollens chez les adultes suédois, et effet protecteur de la présence d’un animal pendant l’enfance. : Anders Bjerg1,2,*, Linda Ekerljung1, Jonas Eriksson1, Jonas Näslund1, Sigrid Sjölander3, Eva Rönmark1,4, Åslög Dahl5, Kenneth Holmberg6, Göran Wennergren1,7, Kjell Torén8, Magnus P Borres2,9, Jan Lötvall1 andBo Lundbäck1
DOI : 10.1111/cea.12757
dans Vol. 46 Issue 6
Clinical & Experimental Allergy
– Contexte :
- Jusqu’à présent, la plupart des études sur « l‘épidémie allergique » ont été basées sur des données auto-déclarées
- Il y a toujours une connaissance limitée sur les tendances au cours du temps de la sensibilisation allergique, en particulier chez les adultes.
– Objectif :
- Etudier la sensibilisation allergique, ses facteurs de risque, et les tendances dans la prévalence avec le temps.
– Méthodes :
- Dans l’Etude sur l’Asthme dans l’Ouest de la Suède (WSAS), un échantillon de population de 788 adultes (17 à 60 ans) a eu des prick-tests cutanés (PTC) à onze pneumallergènes entre 2009 et 2012
- Les IgE spécifiques ont été mesurées chez 750 sujets de l’échantillon
- Les sujets âgés de 20 à 46 ans (n=379) ont été comparés à ceux âgés de 20 à 46 ans dans l’enquête européenne ECRHS (n=591) réalisée en 1991-1992, issus de la même zone géographique.
– Résultats :
- Parmi les sujets âgés de 20 à 46 ans, la prévalence des PTC positifs aux pollens a augmenté ; pour la fléole de 17.1% à 29% (p<0.001) et pour le bouleau de 15.6% à 23.7% (p=0.002) entre 1991-1992 et 2009-2012
- La mesure des IgEs confirmait ces augmentations
- La prévalence de la sensibilisation à tous les autres allergènes testés n’était pas modifiée
- Dans l’échantillon complet WSAS des sujets âgés de 17 à 60 ans, les PTC positifs étaient retrouvés dans 41.9% des cas, et les sensibilisations prédominantes étaient les pollens (34.3%), les animaux (22.8%) et les acariens (12.6%)
- La sensibilisation aux pollens était fortement associée à la rhinite, alors que les allergènes de l’intérieur étaient plus associés avec l’asthme
- Avoir grandi avec des animaux domestiques d’élevage ou à poils diminuait le risque de sensibilisation, avec des OR respectivement de 0.53 (0.28-0.995) et de 0.68 (0.47-0.98).
– Conclusion :
- La sensibilisation aux pollens a augmenté chez les adultes suédois depuis le débit des années 90, alors que la prévalence de la sensibilisation aux autres allergènes est restée identique
- Ceci est une explication plausible pour l’augmentation de la rhinite entre 1990 et 2008 chez les adultes suédois, période pendant laquelle la prévalence de l’asthme, qui est plus associé aux allergènes perannuels, est restée stable
- Le contact avec des animaux dans l’enfance semble diminuer le risque de sensibilisation à l’âge adulte
- Un facteur majeur contribuant à l’augmentation de l’allergie pollinique est une augmentation significative des taux de pollens de bouleau et de graminées au cours des trois décennies passées.