Asthme, Rhinite et intolérance à l’aspirine : une nouvelle pièce au puzzle !

mardi 28 mai 2002 par Dr Stéphane Guez5188 visites

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Asthme, Rhinite et intolérance à l’aspirine : une nouvelle pièce au puzzle !

Asthme, Rhinite et intolérance à l’aspirine : une nouvelle pièce au puzzle !

mardi 28 mai 2002, par Dr Stéphane Guez

L’inflammation nasale des patients intolérants à l’aspirine est très particulière par son importance, le développement de polypes récurrents et une grande sensibilité aux corticoïdes. La compréhension du mécanisme qui relie toutes ces manifestations, avec l’intolérance à l’aspirine qui est un marqueur supplémentaire de cette inflammation bien singulière, est encore loin d’être acquise. Les hypothèses pathogéniques suivent les progrès de l’immunologie en générale, il était donc logique pour ne pas dire « moderne » de s’intéresser à l’apoptose (ou mort programmée) des cellules impliquées dans cette inflammation.

Diminution de l’apoptose et profil particulier des cellules infiltrantes au niveau des polypes nasaux des patients intolérants à l’aspirine. M. L. Kowalski1, J. Grzegorczyk1, R. Pawliczak1, T. Kornatowski2, M. Wagrowska-Danilewicz3, M. Danilewicz dans Allergy Volume 57 Issue 6 Page 493 - June 2002

Les patients qui ont un asthme et/ou une rhinosinusite avec hypersensibilité à l’aspirine souffrent d’une hyperplasie de la muqueuse sinusienne avec une polypose récidivante. L’objectif des auteurs a été de démontrer la présence de cellules en apoptose au niveau des polypes de patients tolérants et intolérants à l’aspirine, et de trouver une relation avec les caractéristiques de l’inflammation locale.
 Méthodes : des polypes ont été obtenus par prélèvements ORL chez 16 patients intolérants à l’aspirine (IA) et chez 36 patients tolérants (TA) dont 17 atopiques et 19 non atopiques. Des colorations ont permis d’identifier les éosinophiles et les cellules métachromatiques, et un immuno-marquage a été fait pour détecter les marqueurs de membrane suivants : cellules CD45R0+, HLADR+, CD8+ et CD68+. Les cellules en apoptose ont été détectées par la technique de marquage TUNEL.
 Résultats : La densité des cellules en apoptose dans les polypes des sujets IA (5.5+1.5 cellules/mm2) était significativement plus basse que celle des patients atopiques (18.7+3.8cellules/mm2 ; p<0.02) et des patients non atopiques (21.3+5.2 cellules/mm2, p<0.02). Les nombres des éosinophiles, des mastocytes et des cellules CD45RO+ sont significativement plus élevés dans les polypes des IA que chez les TA, et la densité des cellules HLADR+ chez les patients IA est plus élevée que chez les non atopiques (p<0.02) mais pas chez les atopiques. Alors que chez les IT la durée de la rhinosinusite est inversement corrélée avec le nombre de cellules en apoptose (r=0.67, p<0,04), chez les atopiques TA au contraire la durée de la rhinosinusite est corrélée positivement avec l’apoptose (r=0,89, p<0,003).
 Conclusions : Les auteurs concluent sur la diminution de l’apoptose des cellules inflammatoires des polypes nasaux des patients intolérants à l’aspirine, reflétant un mécanisme particulier de l’inflammation locale, et ce phénomène pourrait être lié à la persistance et à la sévérité de la maladie chez ces patients.


Il s’agit d’une étude très fondamentale qui pour l’instant n’a pas d’implication clinique ni thérapeutique dans la prise en charge de cette affection qui est très invalidante et difficile à soigner.

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