Toux Chronique et Reflux gastro-œsophagien : Evaluation d’un traitement spécifique du reflux à visée diagnostique et thérapeutique. : Robert H. Poe, MD, FCCP and Michael C. Kallay, MD, FCCP * From the Pulmonary Unit, Highland Hospital, Strong Health System, and the University of Rochester School of Medicine and Dentistry, Rochester, NY. dans Chest. 2003 ;123:679-684
– Objectif de l’étude : évaluer l’utilisation d’un traitement par un inhibiteur de la pompe à protons (IPP), plus ou moins associé à un agent prokinétique, dans le diagnostic et le traitement de la toux induite par un reflux gastro-œsophagien (RGO).
– Méthode et patients :
* une revue de 214 patients suivis en consultation de pneumologie pour une toux de 3 semaines minimum sur une période de 3 ans et demi.
* Les patients présentant une toux induite par un RGO furent identifiés et traités suivant un protocole établi.
* 183 patients présentant une toux chronique furent inclus dans l’étude ; 31 patients furent exclus pour cause d’anomalies radiographiques thoraciques, d’un suivi inadapté, ou devant une plainte initiale autre que la toux.
* Le diagnostic de toux induite par un RGO fut retenu chez 56 patients. Ces derniers ont reçu un IPP en une prise quotidienne. Un agent prokinétique était associé si une dysfonction ou une pathologie œsophagienne était suspectée ou si la réponse au traitement n’était pas satisfaisante.
* Les patients en échec thérapeutique ont bénéficié d’une pH-métrie des 24 heures.
– Résultats :
* le RGO était la seule étiologie de la toux chez 24 patients (43%) ;
* une autre cause était associée au RGO chez 29 patients (52%) ;
* 3 patients avaient plus de 2 étiologies de la toux autres que le RGO (5%).
* 24 patients (43%) présentaient une toux isolée, alors que 32 patients (57%) avaient d’autres symptômes de RGO.
* Le traitement par IPP a été efficace chez 42 patients (79%), soit seul chez 24 patients, soit associé au metoclopramide ou au cisapride chez 18 patients. Les 2 patients restants ont répondu à un traitement par anti-histaminique H2 ou au cisapride seul.
* La toux a disparu ou régressé nettement chez 38 patients (86%) après 4 semaines de traitement, et après 8 semaines pour les 6 autres patients.
* Six des sujets non-répondeurs présentaient une inhalation secondaire au RGO, diagnostiquée par endoscopie.
* Une fundoplicature a été proposée chez 4 patients, deux patients ayant répondu à un traitement alternatif.
– Conclusions :
* Quatre à 6 semaines d’une prise en charge par inhibiteur de la pompe à protons, seul ou associé à un agent prokinétique, a permis 4 fois sur 5 le diagnostic et le traitement de toux induite par un RGO.
* Une pH-métrie des 24 heures confirmera le diagnostic chez les autres patients. Ces derniers peuvent être candidats à un traitement chirurgical (fundoplicature).
* Les patients non répondeurs présentaient souvent une inhalation de liquide gastrique ou une pathologie œsophagienne comme facteur aggravant.