Test de provocation nasale : monophosphate d’adénosine contre histamine.

dimanche 7 septembre 2003 par Dr Alain Thillay3019 visites

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Test de provocation nasale : monophosphate d’adénosine contre histamine.

Test de provocation nasale : monophosphate d’adénosine contre histamine.

dimanche 7 septembre 2003, par Dr Alain Thillay

Le test de provocation nasale est un exercice difficile surtout dans la recherche de références (témoin positif, témoin négatif). Les auteurs de ce travail cherchent à montrer la validité de la reproductibilité du test de provocation nasale au monophosphate d’adénosine (dégranulant mastocytaire) et à l’histamine.

Reproductibilité des mesures de la fonction nasale lors des tests de provocation à l’histamine et au monophosphate d’adénosine chez des patients atteints de rhinite allergique. : Andrew M Wilson , Linda C Orr, Fiona Robb, Erika J Sims and Brian J Lipworth Asthma & Allergy Research Group, Department of Clinical Pharmacology & Therapeutics, Ninewells Hospital & Medical School, University of Dundee, Dundee, Scotland, UK dans Allergology International 52 (3), 155-160

 CONTEXTE.
* Le monophosphate d’adénosine (MPA) agit par libération des médiateurs inflammatoires mastocytaires et peut être utilisé dans les tests de provocation nasale et bronchique.

 Le but de la présente étude était de déterminer si le MPA pouvait être utilisé à une dose-réponse de manière à évaluer la fonction nasale et la reproductibilité des mesures de cette fonction nasale lors de tests de provocation à l’histamine et au MPA, chez des patients souffrant de rhinite allergique perannuelle.

 METHODES.
* Neuf patients ont subi le test de provocation à 3 occasions séparées pour chaque test de provocation en doublant la dose soit d’histamine (0,25-8mg/ml) soit MPA (25-800 mg/ml).
* Les mesures étaient pratiquées à l’aide d’un appareil de mesure du débit de pointe inspiratoire (DPI), un rhinomètre acoustique (RA) et un rhinomanomètre (RNM).
* La concentration de provocation (PC 30) était calculée pour produire dans l’ordre :
** une chute de 30% du DPI
** une chute de 30% du RA
** une augmentation de 30% des résistances nasales lors de la RNM avec un score symptomatique de 10 (sur 40).
* La moyenne entre les sujets du coefficient de variation (CV) était calculée à l’état basal et en correspondance avec la PC.

 RESULTATS.
* Les coefficients de variation à l’état basal avant l’histamine étaient de 15,1 pour DPI, 19,6 pour RA et 15,8% pour RNM ; avant le monophosphate d’adénosine à l’état basal les CV étaient de 12,7 pour DPI, 19,6 pour RA et 10,6% pour RNM. 
* Pour le test de provocation à l’histamine, la PC30 était respectivement de 26,5, 27,4 et 38,7%.
* Pour le test de provocation au MNP, la PC30 était respectivement de 46,2, 30,8 et 49,5%.
* Il n’existait pas de différence significative quant à la dose de provocation requise pour provoquer un changement prédéterminé de la réponse ou de la réponse à 1mg/ml d’histamine et 100 mg/ml de MPA.

 CONCLUSIONS. Le recours au monophosphate d’adénosine est possible comme agent d’un test de provocation nasal, bien que les résultats montrent une plus grande variabilité que l’histamine.


Visiblement, les auteurs écossais de cette étude ont cherché à déterminer un témoin positif dans le cadre de la provocation nasale, non pas en utilisant l’histamine mais en ayant recours au monophosphate d’adénosine qui est un dégranulant mastocytaire.

Le choix d’un dégranulant plutôt que de l’histamine paraît plus réaliste pour comparer les réactions après coup lors d’un test de provocation nasale spécifique.

Il fallait donc comparer le monophosphate d’adénosine à la référence l’histamine, c’est chose faite ici.

Pour mesurer les conséquences sur la respiration nasale les auteurs se sont entourés de précautions en ayant recours à la mesure du débit de pointe inspiratoire nasal, à la rhinomanométrie acoustique et à la rhinomanométrie classique par mesure des résistances nasales.

Sans revenir sur les détails, les résultats montrent bien la pertinence du monophosphate d’adénosine mais une plus grande variabilité qu’avec l’histamine.

Je ne vais pas être critique quant à ce choix. Il faut rappeler que le test de provocation nasal est d’une grande délicatesse de réalisation et ce qui prime c’est avant tout l’expérience accumulée. Rappelons-le encore, il paraît plus logique de comparer les résultats d’un test de provocation nasale spécifique à la capacité de dégranulation mastocytaire du patient qu’à sa réaction à l’histamine. Toutefois, les conditions à l’état basal doivent être respectées scrupuleusement pour obtenir un test interprétable.

Enfin, il reste que, dans le cadre de la provocation nasale spécifique, nombre d’études ont montré des performances comparables du couple tests cutanés et mesure des IgE spécifiques.

L’indication du test de provocation nasale doit donc être posée avec soins.

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