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EAACI à Amsterdam - Le congrès du Dr. DA. Moneret-Vautrin : 13 juin 2004
mardi 15 juin 2004, par
Voici les communications retenues par Mme le Pr D.A. Moneret Vautrin durant cette réunion intéressante.
– C Hilger (laboratoire d’immunogénétique et allergologie de Luxembourg) a présenté une bien intéressante communication sur l’allergie à la tique du pigeon Argas reflexus.
A partir d’une trentaine de sérums dont 12 du service de pneumologie de Strasbourg , C Hilger a individualisé l’allergène majeur, de 17 kDa, purifié la protéine et après séquençage a obtenu l’allergène recombinant, Arg r 1 qui est une protéine de 159 acides aminés.
Un seul patient a eu un prick-test très positif alors que les IgE spécifiques étaient à 6,5 KU/L.
De la discussion qui suit on retiendra qu’une autre équipe réalise couramment des tests cutanés qui seraient plus sensibles que la biologie mais aussi selon Kleine-Tebe modérateur de la séance, qu’il semble exister nettement plus de sujets sensibilisés que de sujets allergiques...
– Cette allergie parait attirer l’attention puisque Quercia(Italie) décrit dans un poster une femme ayant présenté plusieurs chocs anaphylactiques idiopathiques...jusqu’à ce qu’elle rapporte des parasites trouvés sur les murs mais aussi sur son lit.
L’entomologiste les caractérisa comme Argas reflexus et les IgE spécifiques furent consécutivement cherchées et détectées. Il est intéressant de noter que cette femme était sous IEC pour HTA...
– Le problème existe aussi en Suède : Spiewack a observé plusieurs habitants présentant des réactions allergiques récidivantes, après avoir supprimé les nids de pigeons sous les auvents extérieurs . Les pigeons chassés... le parasite rentra dans les maisons.
L’auteur put comparer dans les mêmes habitations les patients et les personnes asymptômatiques.
6 sur 7 patients avaient un prick-test positif (un seul des 6 sujets sains) et trois avaient des IgE spécifiques (aucun sujet sain).
Ceci appuie donc le rôle causal de ce parasite dans les manifestations observées.
Ce parasite est donc capable de piquer l’homme lorsqu’il manque de pigeons... Ajoutons qu’il est visible à l’œil nu...
Ainsi voici une nouvelle cause de chocs idiopathiques à laquelle penser, et que l’on peut prouver au moins dans quelques cas puisqu’il existe un Rast Cap System.
– L’allergie aux hyménoptères peut engendrer un tableau neurologique. Certes c’est rarissime c’est pourquoi on lit avec intérêt la relation d’un cas par C Huber (Suisse) :
Un jeune pompier a été piqué sur la joue par une guêpe, alors qu’il détruisait un nid, et prenant immédiatement cétirizine et prednisone en raison d’une réaction allergique antérieure.
C’est le lendemain matin qu’il a présenté une paralysie flasque des quatre membres, avec une hyporéflexie ostéo-tendineuse mais une sensibilité conservée.
L’exploration de la conduction montra un bloc moteur distal qui disparut en 24 heures.
Alors que le bilan allergologique simultané était négatif, on observa six semaines plus tard la positivation de l’intradermo-réaction à 10-8 et l’apparition d’IgE spécifiques (7,6 KU/L.).
Les auteurs ont décidé d’une immunothérapie spécifique.
– Étude fort intéressante que celle de J Savolainen de Finlande. Elle s’est adressée à des enfants allergiques aux pollens de Bétulacées, et a testé les effets immunologiques d’une immunothérapie sublinguale à un mélange de pollens de Betula verrucosa, Corylus avellana, Alnus glutinosa.
Un groupe a reçu de fortes doses, un groupe de faibles doses, un troisième groupe a reçu un placebo, soit trois groupes de dix enfants, désensibilisés pendant 18 mois à raison de 5 prises par semaine.
Le premier groupe recevait par semaine 200 000 USK (unités ALK-Abello) et le second, 24 000 USK.
Sur des cultures lymphocytaires (prélèvements à 12 mois et à 24 mois), stimulées par ces pollens, on mesurait l’expression de mRNA pour différentes cytokines.
On observe des effets manifestes dans le groupe traité par de fortes doses : diminution nette pour IL-5, augmentation nette pour IL-10.
Ces effets sont plus marqués sous ITSL, mais sont encore observables au second contrôle six mois après l’arrêt.
Les profils d’IL-4 et de TGF bêta paraissent inchangés.