Le sérum des patients présentant le syndrome d’allergies multiples médicamenteuses (SAM) contient des facteurs circulants de libération de l’histamine. : Asero R, Tedeschi A, Lorini M, Caldironi G, Barocci F. Allergy Unit, Clinica San Carlo, Paderno Dugnano, Italy. r.asero@libero.it dans Int Arch Allergy Immunol. 2003 Jul ;131(3):195-200
Un sous groupe de patients présentant des intolérances aux médicaments montre une propension marquée à réagir avec de nombreuses molécules chimiques antibactériennes n’ayant pas de lien entre elles.
Cet état est nommé syndrome d’allergie multiple médicamenteuse (SAM).
La pathogénie de cette affection reste inexpliquée. Un mécanisme possible serait l’intervention de facteurs non spécifiques libérant de l’histamine d’une façon directe par les cellules mastocytaires et par les basophiles.
– Objectif : Les auteurs ont recherché si de tels facteurs pouvaient être impliqués dans le mécanisme non spécifique conduisant à la libération d’histamine chez les patients atteint de SAM.
– Méthode :
* 38 patients par ailleurs en bonne santé et ayant des antécédents d’urticaire aigue après ingestion de nombreux antibiotiques (18 patients avec un SAM et 20 patients mono sensibilisés (patients contrôles aux médicaments) sur la base des antécédents cliniques et d’un test de provocation orale en simple aveugle avec des médicaments alternatifs, et 20 patients sans antécédents d’allergie médicamenteuse (contrôles normaux) ont eu un test cutané par sérum autologue.
* Les IgE spécifiques pour les bétalactamines ont été mesurées dans le sérum de 25 patients (11 patients avec SAM et 14 patients contrôles aux médicaments) ayant des antécédents d’intolérance à l’amoxicilline.
* Le sérum de 13 patients ayant un SAM et de 5 patients contrôles aux médicaments (tous positifs aux tests cutanés avec le sérum autologue) ont été utilisés pour réaliser un test de libération d’histamine par des basophiles de 3 patients témoins sains.
– Résultats :
* 17 des 18 patients avec SAM (94%) versus 8 des 20 patients contrôles aux médicaments (40%) ont une réaction papulaire et érythémateuse significative lors du test avec le sérum autologue (p<0.05).
* Les réactions cutanées sont généralement plus intenses dans le groupe avec SAM.
* Pour 1 patient ayant un SAM, le test au sérum autologue n’a pas été réalisable en raison d’un dermographisme.
* Aucun sujet contrôle n’a de test cutané positif avec le sérum autologue.
* Le sérum de 3 des 13 patients (23%) ayant un SAM versus 0 des 6 patients contrôles ayant des antécédents d’allergie médicamenteuse (non significatif) entraîne une libération significative d’histamine par les basophiles des témoins sains.
* Les IgE spécifiques des bétalactamines sont détectées dans le sérum de 1 des 11 patients avec un SAM (9%) versus 5 des 14 patients contrôles médicamenteux (36%) (non significatif).
– Conclusion : La plupart des patients ayant un SAM et plus d’1/3 des patients ayant des antécédents d’hypersensibilité à un seul antibiotique, ont des facteurs histaminolibérateurs circulants. De tels facteurs pourraient jouer un rôle important dans les réactions indésirables médicamenteuses observées chez les patients ayant un SAM.