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Là où il y a du gène tarabiscoté, il y a du risque de siffler !!
samedi 6 septembre 2003, par
Il serait très important pour le thérapeute de disposer d’un test génétique fiable permettant de façon précoce de repérer les enfants asthmatiques, le diagnostic ne pouvant actuellement être établi avec certitude que tardivement vers l’âge de 6 ans. Y a-t-il des marqueurs liés au polymorphisme génétique de certaines interleukines ?
Les variants alléliques 627 du gène de l’IL10, mais pas le polymorphisme du gène de l’IL1 béta et celui du gène de son récepteur antagoniste, sont associés avec l’asthme bronchique atopique. : Hang LW, Hsia TC, Chen WC, Chen HY, Tsai JJ, Tsai FJ. Department of Chest, China Medical College Hospital, Taichung, Taiwan dans J Clin Lab Anal. 2003 ;17(5):168-73
– Introduction :
* L’asthme est une hyper réactivité des voies respiratoires, hyper réactivité qui est liée à l’expression de multiples gènes inflammatoires, incluant ceux des cytokines.
* L’IL1 et l’IL10 sont des cytokines qui doivent jouer un rôle dans le processus inflammatoire, et sont donc ainsi considérées comme associées à la pathogénie de l’asthme bronchique.
– Objectif de l’étude : Le but de ce travail a été de tester si le polymorphisme de la région promotrice et de l’exon 5 du gène de l’IL1, l’intron 2 du gène du récepteur antagoniste de l’IL1 et le nucléotide 627 du gène de pourraient être des marqueurs génétiques du risque d’un asthme bronchique.
– Méthodologie :
* Un groupe contrôle normal a été constitué par 47 patients volontaires sains, et 117 patients ayant un asthme ont été inclus dans ce travail.
* Les auteurs ont analysé la variabilité du nombre des tandems répétés de l’intron 2 du gène de l’IL1Ra par PCR.
* L’analyse par PCR restreinte du polymorphisme des gènes de l’Il1 de la région promotrice et de l’exon 5 a été conduite par des endonucléases Ava 1 et Taq 1, respectivement.
* Le polymorphisme du gène 627 de l’IL10 a été réalisé en analyse par PCR restreinte.
– Résultats :
* La distribution des homozygotes CC du gène de l’IL10 est significativement plus faible chez les patients asthmatiques que chez les témoins (p=0.013, OR : 3.599, IC95% : 1.240-10.441).
* L’étude du polymorphisme des gènes de l’IL1 ne révèle pas d’association significative avec l’asthme lorsqu’on compare les résultats avec ceux des témoins (région promotrice, p=0.627, exon 5 : p=0.403).
* Seulement 2 allèles du gène du récepteur antagoniste de l’IL1 (IL1 Ra) qui correspondent pour l’un a une copie et pour l’autre à 2 copies d’une séquence répétée de 86 paires de bases, ont été retrouvés par PCR dans le groupe témoin.
– Ces résultats révèlent qu’il n’y a pas de différence significative entre les individus normaux et les asthmatiques (p=0.454). L’allèle A 627 du gène de lIL10 est un facteur de risque pour le développement d’un asthme atopique
Dans ce travail de recherche les auteurs associent un polymorphisme génétique portant sur le gène de l’IL10 avec le risque de développer un asthme. Par contre il n’y a pas de relation avec le polymorphisme portant sur l’IL1 ou sur son récepteur antagoniste.
Depuis bien longtemps, de nombreux auteurs cherchent à identifier le marqueur génétique de l’asthme.
L’objectif est double :
* 1) dépister ces sujets dés la naissance afin par exemple de proposer des attitudes préventives du développement d’une allergie sur le plan respiratoire et alimentaire par la mise en place de régimes spéciaux, d’un environnement protégé etc. ;
* 2) en repérant l’anomalie génétique, amener une correction soit par réparation génétique, ce qui n’est pas pour demain, soit en fournissant la protéine absente du fait de cette modification génétique, ce qui semble beaucoup plus facile.
Le problème est que l’asthme est une maladie multifactorielle, et qu’il existe de nombreux gènes suspects. Celui de l’IL10 n’en est qu’un parmi bien d’autres (IL4, IL13, TNF, GM-CSF pour n’en citer que quelques uns). Il est donc difficile de dire actuellement que l’asthme est du a une anomalie de l’IL10, d’autant que cette interleukine est suspectée dans bien d’autres affections immunologiques comme le lupus.
En bref, il faut donc atteindre des études complémentaires avant de tirer des conclusions définitives de ce travail.