Allergologue reprend tes veilles rengaines : le bon chat est le chat mort !!

mardi 23 juin 2009 par Dr Stéphane Guez1617 visites

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Allergologue reprend tes veilles rengaines : le bon chat est le chat mort !!

Allergologue reprend tes veilles rengaines : le bon chat est le chat mort !!

mardi 23 juin 2009, par Dr Stéphane Guez

Depuis que des études ont montré que le fait d’avoir un chat à la maison pourrait être protecteur sur le risque ultérieur de développer une allergie, les allergologues n’osent plus préconiser l’éviction des animaux domestiques chez les sujets à risque allergique. Mais qu’en est-il vraiment ? Cette étude allemande essaie de répondre.

Association entre avoir un chat, exposition allergénique, sensibilisation et maladies atopiques : résultats de l’étude KLAUS portant sur les enfants de Lübeck : Torsten Schäfer 1 , Björn Stieger 1 , Rainer Polzius 2 and Anja Krauspe 1

1 Institute of Social Medicine, Medical University Lübeck, Lübeck, Germany , 2 Drägerwerk AG, Grundlagenentwicklung Chemische und Biochemische Sensoren, Lübeck, Germany

dans Pediatric Allergy and Immunology
Volume 20 Issue 4, Pages 353 - 357

 Introduction :

  • Le rôle d’un chat à domicile sur le développement ou non d’allergies a été l’objet de controverses.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont étudié l’association entre le fait d’avoir un chat, l’exposition aux allergènes et le développement d’une sensibilisation et de maladies atopiques chez des enfants d’âge préscolaire. (Klaus : Kinder von Lübeck Allergie und Umwelt Studie)

 Matériel et Methodes :

  • Un total de 606 enfants (âgés de 5 à 6 ans) ont été étudiés dans le cadre d’un examen médical d’entrée en milieu scolaire.
  • Des informations sur :
    • le diagnostic médical d’asthme et d’allergie,
    • la présence d’un animal domestique à domicile,
    • et les facteurs confondants
  • ont été recueillis par un questionnaire.
  • La prévalence de l’eczéma atopique a été déterminée par un examen dermatologique, la sensibilisation allergique par des prick-tests cutanés, et l’exposition aux allergènes Fel d1 du chat dans l’environnement évaluée par un test commercial colorimétrique (de 0 à III).

 Résultats :

  • Les chats sont présents dans 16% des habitats et les résultats en terme d‘exposition aux allergènes du chat sont les suivants : de 0 à III, respectivement 47.2%, 25.5%, 24.3% et 3%.
  • La prévalence d’avoir un chat à domicile augmente significativement avec le niveau d’exposition : de 0.5% à 61.5% (p<0.001).
  • Les enfants étaient sensibilisés aux allergènes du chat (6.3%), et le pourcentage de sensibilisation augmente également significativement avec le degré de l’exposition allergénique : de 3% (niveau d’exposition 0) à 15.4% (niveau III) (p<0.001).
  • Les enfants ayant une dermatite atopique (9.3%) et des antécédents d’asthme et/ou de rhinite étaient respectivement de 3.6% et 3.9%.
  • La sensibilisation au chat est associée à la dermatite atopique (23,3% versus 7,4%, OR : 3.8, IC : 1.4-10,8), l’asthme (12.5% versus 3.7%, OR : 4.9, IC : 1.1-21.2), la rhinite allergique (6.9% versus 2.7%, OR : 3.1, IC : O.7-15.2), et avec n’importe quelle maladie atopique (43.5% versus 16.3%, OR : 3.8, IC : 1.5-9.5).

 Conclusion :

  • Les données de cette étude suggèrent un effet promoteur de la présence d’un chat à domicile sur le développement d’affections atopiques.

Dans ce travail épidémiologique portant sur des enfants en âge préscolaire allemands, les auteurs démontrent qu’il y a une relation significative entre le fait d’avoir un chat à domicile, l’importance de l’exposition à Fel d 1 et le risque de développer une maladie allergique en particulier un asthme et une rhinite.

Ce travail vient remettre un peu d’ordre après les publications précédentes qui avaient fait état du rôle protecteur de la présence d’un chat sur le développement des maladies allergiques.

Mais il faut rester prudent sur les résultats de cette étude. En effet seulement 606 enfants y ont participé alors que le questionnaire a été envoyé à 2071 enfants : 60% n’ont donc pas participé à ce travail, avec un biais de sélection qui ne peut être éliminé même si les auteurs ont cherché à apprécier le profil de ces non répondeurs sur un échantillon de 500 personnes.

La méthode colorimétrique n’est certainement pas non plus la plus fiable pour quantifier le degré d’exposition aux allergènes du chat.

Cependant il apparait un lien significatif entre le degré d’exposition avec présence d’un chat et le risque de développer une rhinite ou un asthme.

Il faut encore attendre une autre étude pour y voir définitivement plus claire…