Les tests sont-ils plus performants pour prédire l’allergie à la noisette ou pour l’exclure ?

jeudi 24 mai 2012 par Dr Hervé Couteaux583 visites

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Les tests sont-ils plus performants pour prédire l’allergie à la noisette ou pour l’exclure ?

Les tests sont-ils plus performants pour prédire l’allergie à la noisette ou pour l’exclure ?

jeudi 24 mai 2012, par Dr Hervé Couteaux

Valeur diagnostique des tests d’allergie aux noisettes, incluant l’enrichissement en rCor a 1, chez des enfants testés en double-aveugle par TPO. : L. J. Masthoff1,*, S. G. Pasmans1,2,3, E. van Hoffen1, M. J. Knol4, C. A. Bruijnzeel-Koomen1, A. E. Flinterman1, P. Kentie2,3, A. C. Knulst1, Y. Meijer2,3

dans Volume 67, Issue 4, pages 521–527, April 2012

 Contexte :

  • La valeur diagnostique des tests d’allergie aux noisettes chez des enfants testés en double-aveugle par TPO est largement inconnue.

 Objectifs :

  • Le but de cette étude était d’analyser la performance des tests actuels de diagnostic pour l’allergie aux noisettes chez les enfants, ainsi que l’effet de renforcement en rCor a 1 du CAP noisette.

 Méthodes :

  • Les données de 151 enfants qui ont subi un test de provocation alimentaire pour la noisette en double insu contrôlé par placebo ont été analysées.
  • Les valeurs prédictives positives et négatives (VPP / VPN) des niveaux d’IgE spécifiques (IgE) à la noisette, l’influence du renforcement en rCor a 1 de l’ImmunoCAP noisette, et la taille des prick-tests cutanés (SPT) à la noisette ont été déterminées, également leurs rapports à la sévérité de l’allergie à la noisette.
  • Les ingestions accidentelles ayant consuit à une réaction allergique à la noisette ont été également analysées sous l’angle de l’allergie aux noisettes.

 Résultats :

  • Un taux d’IgE spécifiques ≥ 0,35 kU / l à la noisette était un prédicteur modéré de l’allergie aux noisettes.
  • Le renforcement en rCor a 1 de l’ImmunoCAP noisette a diminué la VPP de 41% à 38% et augmenté la VPN de 91% à 100% pour les IgE spécifiques ≥ 0,35 kU / l.
  • Le maximum atteint par la PPV était de 73% pour une valeur seuil d’IgE spécifiques de 26 kUA / l.
  • Le niveau de sIgE avant enrichissement était significativement différent pour les différents degrés de sévérité ce qui n’était plus le cas après enrichissement.
  • Les tests cutanés ont été un meilleur prédicteur de l’allergie aux noisettes et de sa sévérité que le niveau de sIgE.
  • Une histoire d’ingestion accidentelle conduisant à une réaction allergique à la noisette avait une valeur prédictive de 59% pour l’allergie aux noisettes.

 Conclusions :

  • Cette étude a montré une bonne VPN des tests de diagnostic d’allergie à la noisette chez des enfants, ce qui a encore été amélioré par le renforcement en rCor a 1 de l’ImmunoCAP.
  • Toutefois, les VPP ont diminuées avec le renforcement en rCor a 1 de l’ImmunoCAP.

Si le CAP noisette (qui est actuellement enrichi en rCor a 1) est négatif, l’allergologue peut exclure une allergie à la noisette.

Si les explorations classiques (CAP, histoire clinique, tests cutanés) sont positives, on ne peut conclure avec certitude à la présence d’une allergie.

En effet, les tests cutanés positifs pour la noisette ne sont que des prédicteurs modérés d’allergie à la noisette (toutefois meilleurs que les tests d’IgE-réactivités), de même qu’une histoire de réaction allergique survenue à la suite de l’ingestion de noisette.

Dans le diagnostic d’allergie à la noisette, la sensibilité du CAP noisette est donc excellente, meilleure en tout cas que sa spécificité.

Rappelons que les performances de ces tests sont liées au test lui-même, bien évidemment, mais aussi à des caractéristiques extrinsèques au test comme la prévalence de la maladie que l’on cherche à diagnostiquer.

En fin de compte, cette étude nous rappelle que le CAP n’est qu’un test d’IgE réactivité et qu’il n’est pas automatique de le « transformer » en test d’allergie.