Iodé ou magnétique : on arrête la provocation ?

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Iodé ou magnétique : on arrête la provocation ?

Iodé ou magnétique : on arrête la provocation ?

vendredi 30 août 2024, par Dr Philippe Auriol

Doit-on réaliser des tests de provocation pour diagnostiquer une allergie aux produits de contraste iodé ou magnétiques ? Drug provocation tests (DPTs) of contrast media : Useful or not useful ? – A narrative review Manuel Dettwiler, MMed Ingrid B. Boehm, MD c’est ce que propose de trancher cette étude publiée dans le World Allergie Organisation Journal.

Situation

Les tests de provocation sont utilisés pour confirmer une absence d’allergie dans de nombreuses situations : antibiotiques, aliments etc. Concernant les produits de contraste, iodés ou magnétiques, les pratiques sont diverses selon les pays. par consensus, les tests prédictifs sont unanimement exclus et seuls des tests diagnostics sont réalisés aujourd’hui.

Méthodologie

  • Une recherche documentaire a été menée à l’aide des bases de données en ligne PubMed, Google Scholar et ScienceDirect. Certains articles, cependant, proviennent d’autres sources (par exemple, liste de référence des articles inclus).
  • Tous les articles publiés jusqu’en mars 2024 ont été inclus dans la recherche.
  • Le titre et le résumé ont été examinés pour identifier les documents éligibles.
  • Ont été utilisés les termes de recherche suivants : “drug provocation test”, “pre-test(ing)”, “contrast media”, “contrast medium”, “contrast medium allergy”, et “hypersensitivity reaction” dans différentes combinaisons.
  • Seuls les articles en anglais et en Allemand (langue de l’auteur) ont été conservés et ceux ne prenant pas position sur le test de provocation ont été éliminés.

Résultats

  • Les techniques des tests de provocation sont très variables selon les équipes : une normalisation serait utile
  • L’administration inutile de Gadolinium est un problème en raison de son dépôt dans les organes du patient.
  • les tests de provocation étaient généralement réalisés pour les substances négatives en test cutané
  • Les prick-tests et les IDR ont une bonne valeur prédictive négative

Discussion

  • En 2019, Park et al ont pu montrer que les rayons X peuvent également jouer un rôle dans l’induction d’une réaction. Ils ont comparé les scanners effectués avec une tension plus élevée ou plus basse (120 kVp contre 100 kVp), et ont constaté que le taux de réactions d’hypersensibilité aiguë se produisait parallèlement à la tension utilisée (1,86 % contre 1,42 %).
  • La présence d’une dysthyroïdie est source de thyrnotoxicose avec l’injection des produits de contraste iodés.
  • En raison de la conjonction d’une la vitesse d’injection plus élevée et que des doses de produits de contraste iodés plus élevées, les influences de chacun de ces paramètres uniques restent à élucider.

Conclusion

L’auteur propose l’algorithme suivant :


L’allergie à l’iode n’existe pas mais l’allergie aux produits de contraste iodés : oui. C’est également le cas de l’allergie à la povidone iodée, au poisson, aux crustacés etc. Ce sont des allergies différentes et l’iode n’est évidemment que point commun entre toutes ces allergies très différentes.

Le CHU de Besançon et Martine Vigand avaient réalisé une affiche à ce propose à mettre dans les salle d’attente.

Le diagnostic d’une allergie aux produits de contraste iodés passe par les tests cutanés et le test de provocation ne fait pas l’unanimité. C’est également le cas pour les produits de contraste magnétique des IRM.