Intolérant à l’aspirine : qui es-tu ? que fais-tu ? que deviens-tu ?

jeudi 12 décembre 2002 par Dr Stéphane Guez3614 visites

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Intolérant à l’aspirine : qui es-tu ? que fais-tu ? que deviens-tu ?

Intolérant à l’aspirine : qui es-tu ? que fais-tu ? que deviens-tu ?

jeudi 12 décembre 2002, par Dr Stéphane Guez

Qui sont ces malades ayant une maladie de Widal ? Combien ont-ils fait d’accident lors de la prise d’aspirine ou d’AINS avant que le diagnostic ne soit porté ? à quel âge débute la maladie ? y a t ’il des facteurs héréditaires ?… Autant de questions et de réponses discutées dans cette étude portant sur un grand nombre de patients.

Histoire naturelle et caractéristiques cliniques des maladies respiratoires exacerbées par la prise d’aspirine. : Berges-Gimeno MP, Simon RA, Stevenson DD. Scripps Clinic, La Jolla, California 92037, USA. dans Ann Allergy Asthma Immunol 2002 Nov ;89(5):474-8

Les maladies respiratoires aggravées par l’aspirine sont des syndromes cliniques caractérisés par l’association d’une rhinite chronique, de polypes nasaux, d’un asthme, et d’attaque de rhinite ou d’asthme après prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Mais beaucoup de données aux États-Unis proviennent de l’étude de petits groupes de patients.

 Objectif  : Le but de ce travail a été d’étudier l’histoire naturelle et les caractéristiques cliniques de 300 patients intolérants à l’aspirine et adressés pour une désensibilisation à l’aspirine.

 Méthodes : Tous les patients ont été évalués par un questionnaire incluant des questions sur les caractéristiques cliniques de leur affection, et sur l’évolution de leur maladie, les réactions antérieures à l’aspirine et aux AINS, les traitements suivis et des données ethniques. Tous les patients ont eu un test de provocation à l’aspirine pour confirmer le diagnostic.

 Résultats :
* L’âge de début de l’affection est de 34 ans en moyenne, et 57% des patients sont des femmes.
* En prenant en compte l’aspirine comme un AINS, 33% des patients avaient déjà fait une réaction à 2 reprises lors de l’ingestion d’un AINS, et 36% lors de plus de 3 prises, alors que seulement 27% ont réagi une fois avant que le diagnostic soit envisagé.
* Les patients ont en moyenne 5.5 épisodes de sinusite par an.
* Il n’y a pas de différence sur les plans clinique et thérapeutique entre les 2 sexes.
* Les origines ethniques sont multiples chez les patients.

 Conclusions : L’intolérance à l’aspirine débute à la trentaine dans les 2 sexes. La maladie évolue durant 13 ans en moyenne avant que le diagnostic soit fait, avec beaucoup de sinusites et nécessité de prises médicamenteuses de façon permanente. Il n’y a pas de différence selon l’origine, ni de facteurs héréditaires.


Dans ce travail les auteurs précisent d’après l’étude de 300 patients intolérants à l’aspirine, que cette maladie : débute vers trente ans ; dans les 2 sexes ; qu’elle est diagnostiquée tardivement 13 ans après le début des manifestations cliniques et souvent après 2 à 3 accidents lors de la prise d’un AINS ; que l’évolution est marquée par de nombreuses crises de sinusite ; qu’il n’y a pas de facteur héréditaire ni génétique.

Cette étude confirme des données déjà bien précisées en Europe pour cette affection dont l’étiologie reste toujours mystérieuse.

Une chose est certaine : le diagnostic est trop tardif, chaque prise d’AINS ou d’aspirine pouvant être grave.

Il faut donc faire connaître et reconnaître cette affection dont l’évolution est bien meilleure depuis la mise à disposition thérapeutique des corticoïdes locaux bronchiques et topiques nasaux.

La cortico-sensibilité de cette affection n’est d’ailleurs pas précisée dans cet article, alors qu’il s’agit d’une caractéristique importante de ce syndrome. Donc rien de vraiment nouveau.

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