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Exposition aux inhibiteurs de la pompe à protons pendant la petite enfance et risque d’asthme
vendredi 27 septembre 2024
Dans le troisième bulletin d’information sur le médicament « BIP Occitanie » de l’année 2024 rédigé par les équipes de pharmacologie médicale d’Occitanie (Toulouse, Montpellier) une information attirera particulièrement l’attention des médecins allergologues :
Prescription d’inhibiteurs de pompe à proton dans la petite enfance et sur-risque d’asthme.
par Haleh Bagheri (Toulouse)
Depuis plus d’une dizaine d’années, des études sont régulièrement publiées sur la prescription inappropriée des IPP (jusqu’à 70%), quant à leur indication, leur dose et/ou la durée de prescription. Des recommandations sont publiées par les autorités sanitaires (Agence Nationale de Sécurité du Médicament, Haute Autorité de Santé...).
Entre 2010 et 2015, les ventes des IPP a augmenté de 27% en France atteignant 85 millions de boîtes en 2015 (1). L’Assurance maladie, consacrant des milliers d’euros annuels pour le remboursement des IPP, a mis à jour récemment (juin 2024) les recommandations sur les IPP (2). D’autres études suggèrent le risque d’effets indésirables lors d’exposition au long cours (anémie, hypomagnésémie, voire démence).
Souvent, les publications sur le risque des IPP concluent avec la nécessité d’études supplémentaires pour élucider le lien de causalité entre IPP et effets indésirables... Mais rares sont les papiers insistant sur les bases simples de physiologie/pharmacologie, sur le fait que l’acidité gastrique peut avoir des effets bénéfiques et que sa neutralisation au long cours entraîne des
effets graves comme le cancer gastrique (3).
Des logiciels existent pour aider les prescripteurs à la déprescription des IPP mais le mésusage des IPP reste planétaire.
Que faut-il faire pour réduire le mésusage des IPP ?
Le ministère de la santé et des services sociaux de Québec a trouvé une solution partielle en limitant le remboursement des IPP à un maximum de 90 jours (4). Après les multiples rappels sur le respect des règles de prescription des IPP et le mésusage continu de ces derniers malgré des tentatives d’améliorations des professionnels de santé, une des solutions pourrait être de limiter la durée de prescription des IPP sauf pour des cas particuliers (comme par exemple le Zollinger-Elison).
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1. https://www.epi-phare.fr/app/uploads/2020/04/EPI-PHARE_2018_utilisation_IPP.pdf
3. Charpiat B. Prescr.2024, 44 (491), 713-14
4. https://www.ramq.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/non_indexes/papillon_ipp_fr.pdf
Voir en ligne : Exposition aux inhibiteurs de la pompe à protons pendant la petite enfance et risque d’asthme
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